Présentation
La modestie de Laëtitia cache tout de ses exploits en compétition. A 37 ans, elle est entièrement épanouie dans ses passions. Elle travaille maintenant sur des projets sportifs éco-responsables et humains, mais effectue également du coaching en ski alpinisme et collabore avec des marques.
Nous avons eu le paisir de la rencontrer à Guillestre, proche de chez elle dans les Hautes-Alpes.
Une athlète en reconnexion
Nous savions que Laëtitia était engagée et tenait à pratiquer ses passions en respectant son éthique. Elle a par exemple convaincu Giant de continuer à la soutenir alors qu'elle refuse de changer de vélo tous les ans. Elle prône ainsi l’aspect durable plutôt que les nouvelles technologies. Mais ça ne s'arrête pas là.
Le confinement de printemps 2020 fut, pour un grand nombre d'entre nous, un grand moment de remise en question et de réflexion sur la vie, les projets et bien d’autres sujets.
Ce fut aussi le cas pour notre championne. Elle décide d’arrêter sa carrière d’athlète professionnelle et de revivre pleinement sa passion de l’outdoor en privilégiant la découverte (ou redécouverte) et l’aventure. La nature et la montagne faisant partie intégrante de sa vie, elle cherche à agir et faire sa part pour protéger ce qui lui est cher.
Les origines du projet :
Laëticia ne parvenait plus à donner du sens à ses entrainements lors du confinement : seule, la quête de performance n'était pas suffisante, il manquait l'aspect nature et outdoor. Ce dernier ne peux être substitué.
Le temps libéré lui a permis de méditer et de mettre des mots sur ce qui lui tient à cœur.
Elle est parvenue à clairement dégager cette idée: il faut que les gens se reconnectent au vivant !
C’est l’étape clé pour permettre la compréhension des enjeux actuels et donc de la nécessité de changer nos modes de vie et de consommation.
Be the change :
Leit'motive:
Encourager et accompagner la transition écologique tout en alliant sa passion pour les sports Outdoor
C’est un projet vidéo, sportif et humain au cœur de la nature. Chez elle, autour du Lac de Serre-Ponçon.
Laëticia s’engage dans des enchaînements multisports. Sur terre, sur l'eau et même dans les airs, elle part à la rencontre d’acteurs locaux impliqués dans des initiatives écologiques et solidaires. Certains, engagés dans un mode de vie alternatif montrent à quelle point il est possible de s'éloigner de ce que nous impose la société tout en conservant une qualitée de vie sans précédent.
C'est une invitation à élargir notre vision du monde et celle des possibles.
Vous pourrez découvrir les épisodes, interviews et articles sur le site de son projet : http://www.laetitiaroux.ski/be-the-change/
Aller rencontrer des hommes et femmes d'exceptions ne suffit pas. Laëtitia a bien conscience qu'il est nécessaire d'accompagner et soutenir le publique.
Car avant de pouvoir agir pour le changement il faut comprendre les enjeux et celà passe par l'éducation. Elle porte donc ses efforts sur les écoles.
D'abord en tant qu'ambassadrice de l'assocation WaterFamily pour organiser des temps d'échange et d'accompagnement de projets.
Ensuite, en étant marraine d'un ATE (projet créé par une commune, où les enfants s'engagent dans un projet environnement qu'ils choisissent par eux-mêmes). Elle a notamment accompagné une classe dans la mise en place d’un potager
Pour chaque enfant touché, c’est 7 adultes sensibilisés!
Le travail avec les jeunes est capital. Nous avons tous un rôle important a jouer!
En nous partageant son terrain de jeux (autour du Lac de Serre Ponçon) elle fait la promotion d'une pratique sportive locale et responsable, valoriser et transmettre le plaisir de la simplicité. "Il y a toujours des choses à découvrir proche de chez nous".
Traverser la planète n’est pas nécessaire dans notre quête d’aventure,
tout n’est qu’une question de créativité.
Nous parlons ici de paysages, de biodiversité mais aussi du réseau humain !
De nombreuses personnes, associations ou initiatives, en terme d'alimentation par exemple, sont en place partout sur le territoire et certainement proche de chez vous sans que vous le sachiez ! “ La Mandragore” et Roue libre” sont des associations à promouvoir sur le territoire chambérien par exemple.
Nous avons TOUS deux importants leviers d’action sur la société, notre carte d’électeur et notre carte bancaire.
Par nos choix politiques et et nos habitudes de consommation, nous sommes les premiers acteurs du changement ! Aller voter pour un parti soucieux de l’environnement aussi bien lors des élections des listes étudiantes que les présidentiels. Consommez local et de manière réfléchie. Ce sont des valeurs logiques et essentielles ! Pourtant, elles sont bien souvent mises de côté, par manque d’éducation mais surtout avec l’argument du manque de temps.
Nous sommes d'accord qu’il est difficile de sortir la tête de l’eau dans cette société de consommation dirigée par l’argent, où il faut que tout aille vite. Mais plus nous serons mobilisés et motivés, au plus vite nous pourrons changer les choses.
Toi, vous, moi, nous sommes les premiers acteurs du changement !
En changeant nos mentalités et en développant notre imagination pour concevoir un futur durable.
Quelques confidences
Quel est ton attrait vis à vis de ce milieu ?
La montagne m'attire notamment par l'énergie que je ressens quand je suis là-haut: l'apaisement, l'évasion et la reconnexion.
Y'a t'il un endroit qui te tient particulièrement à coeur ?
Les Aiguilles de Chevrillières, c'est un endroit que j'apprécie particulièrement. Accessible depuis chez moi, j'y ai passé beaucoup de temps: quand j'étais petite, avec le ski club et puis à m'entraîner.
Une rencontre qui t’a touchée ?
L’interview à Pauline et Jean-Pascal, dans l’épisode 3 de Be The Change.
Ces 2 anciens skieurs de haut niveau ont complètement changé leur mode de vie en optant pour un projet de reconnexion totale avec l’environnement. Ils ont développé une activité de paysans herboristes. En harmonie avec le vivant, leur mode de vie est bien différent de celui des citadins : "le rapport avec le temps change, quand on se trouve chez eux, là-haut, en montagne". "On se sent apaisé, ils sont tranquilles, ils ont l’occasion de profiter de la vie de famille et de voir grandir leur enfant".
Cela prouve que l’on peut voir la vie d’une autre manière. Les métiers de paysans ne sont pas très valorisés aujourd’hui mais voir une famille qui produit ses propres aliments, dont les enfants grandissent près de la nature mais surtout qui a le temps de profiter et apprécier les moments de simplicité tous ensemble est très beau et inspirant.
J'en profite pour vous encourager à regarder les vidéos-interviews que Laetitia nous propose. Mettre en avant ces d’histoires permet d’inspirer et de montrer à tout le monde que qu’un autre style de vie est possible.
Quelques conseils pour diminuer son impact ?
Pour Laetitia, il existe des priorités d’action : il faut partir du problème de départ.
Il est bien plus urgent de réduire ses déchets que de les recycler.
Pour continuer avec cet exemple, il suffit de revenir à la simplicité, de perpétuer le cycle de vie de nos objets et outils en les réparant.
Concernant l’alimentation, il est urgent de limiter la consommation de viande (utilisation massive d’eau et d’énergie pour la produire, sans compter les problèmes éthiques concernant le bien-être animal).
Nous encourageons les consommateurs à se demander si ce produit leur fait réellement plaisir ou s’il est consommé par simple habitude. Dans tous les cas il est nécessaire de privilégier la consommation de produits issu d’élevages locaux (les bêtes comme ce qui a été utilisé pour les nourrir).
Acheter, c’est consentir et le problème vient du masque que la société pose sur les produits en les rendant si facile d’accès dans les rayonnages du supermarché.
Il faut savoir que l’agriculture intensive ne fonctionne pas et que les monocultures endommagent les sols qui perdent toutes leurs ressources.
Penser la vie et la société d’une autre manière est très important, les artistes (poètes, musiciens…) ont ici une opportunité. La créativité est essentielle pour imaginer la vie d’une autre façon et pour résoudre les problèmes actuels. Il est ainsi important de s’ouvrir à d’autres activités plus artistiques et de création qui apporteront que bénéfice au quotidien.
Et concernant le sport ? (sponsors, matériel ?)
Elle s’est beaucoup penchée sur cette question. On a tous une prise de conscience à un moment.
Exemple d’action :
«Je ne veux pas changer le vélo tous les ans, tant qu’il roule bien je peux utiliser le même »
Il n’y a aucun sens au fait d’acheter (ou recevoir) du matériel nouveau toutes les saisons.
Il faut réfléchir à nos dépenses afin de faire comprendre aux marques que les arguments-rois devraient aujourd’hui être la durabilité et l'éco-responsabilité du produit. Il faut aussi développer les filières de réparation au sein du service après-vente.
"En tant qu'athlète, même si cela peut être difficile, il faut prendre uniquement le matériel qui nous est nécessaire". Ce sont même eux qui ont le plus gros levier d’action. En contact direct avec les marques, il leur revient le rôle d’aborder quelques questions, d’impulser des valeurs et de leur proposer des idées. Ils ont une image publique et inspirent beaucoup de gens. C’est aussi une opportunité pour changer les mentalités des consommateurs, en termes d’éco-conception et de packaging par exemple.
Laëticia essaye de son côté d’initier des partenariats avec des marques ayant la même philosophie qu’elle ou de faire changer l'éthique de ceux déjà initiés.
Elle devient ainsi actrice du changement dans ce domaine.
Conclusion :
Athlète ou pas, politique ou non, nous sommes tous acteurs du changement et c'est par des actions concrètes que nous pourrons initier et amplifier le mouvement.
Soyez le changement que vous voulez voir dans le monde
Gandhi
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