Bonjour à tous ! Pensez a vous inscrire pour être avertis lorsqu'un nouveau post est publié !
Un au revoir a notre amie qui nous a si gentillement accueilli et nous nous remettons en selle, à partir de ce 11 juin nous pédalerons tous les jours.
Ce matin nous remontons le fond de la vallée de la Maurienne jusque Bonneval sur arc pour découvrir le pied de l’Iseran. On serre parfois les dents au passage des motos mais autrement la première partie de la montée est vraiment magnifique! Le glacier de grand fond se dévoile petit a petit, surplombé par l’Albaron. Majestueux sommet du cirque des Evettes.
Nous découvrons les prairies et cascades sur le replat puis terminons ce col myhtique s’élevant a 2764 m d’altitude. Nous nous attendions à trouver de la neige, sachant que le col n’est habituellement même pas ouvert à cette période de l’année. Mais rien... Nous nous préparons pour la longue descente jusque Bourg Saint Maurice. Et je vous assure qu’en VTT c’est tout sauf reposant. Un peu rincé, le Cormet de Roseland m’a semblé bien long. Mais le paysage magnifique qui se dévoile a la sortie de la forêt aide à trouver de l’énergie. Nous apercevons l’aiguille des glaciers puis les sommets bordants le col. Après l’effort, le réconfort. Ce soir nous campons avec une superbe vue sur le lac.
Réveil avec les oiseaux et le soleil. Petit déjeuner en contemplant la nature qui nous entoure et départ vers Hauteluce où nous attend le col du joly. Assez exigeant et en plein cagnard nous parvenons ensemble au dernier lacet, et c’est alors que toute fatigue physique s’évade tant nous sommes émerveillés par le panorama qui se dresse devant nous ! La chaine du Mont Blanc du côté ouest, j’observe avec plaisir l’arête de Bionnassay et l’itinéraire jusqu’au mont blanc que j’ai eu l’occasion de réaliser avec un ami, nous avions ensuite décollé du sommet.
La descente s’annonce plus sketch que prévue car elle avait beaucoup chargé sont porte bagage et les inserts ont cassé... improvisation jusque dans la vallée où nous trouvons de l’aide. Avec Jéremy du magasin skiset des contamines nous arrivons à bidouiller quelquechose d’assez solide pour repartir. Nous passons la nuit dans l’appartement d’une personne adorable mais que nous ne connaissions pas, Elle nous a juste indiqué où étaient les clefs suite à un post sur facebook. C’est incroyable de trouver tant de confiance et de générosité ! Le lundi, direction Chamonix ! Ce fut plus compliqué que prévu, pas vraiment de route indiquée pour les vélos mais on s’en sort.
Cette ville est un haut lieu de l’alpinisme en France. Au pied du mont Blanc, des générations de grimpeurs, scientifiques et de contemplatifs ont écrit l’histoire de ce massif qu’ils ont parcouru en quête de performance, de plaisir, de beauté, mais aussi de connaissance et d’inspiration. Chamonix est aujourd’hui un tableau des conséquences alarmantes du changement climatique en montagne. Il y a évidement les images de ce qui reste de la mer de glace, mais aussi le bruit continu des chutes de pierre. La fonte des glaciers et du permafrost, qui soude les roches s’est accélérée ces dernières années et ces pluie de caillou présentent aujourd’hui un danger important. Justement, nous avons eu l’occasion de visiter la chamoniarde, un espace dédié à la prévention des risques dans ce milieu. Nous avons alors pu replonger dans le passé grâce aux photos chronologiques de la mer de glace, et nous avons été frappé à la vue d'une vidéo comparative été/hiver de la vallée blanche. J’ai vu ces deux paysages pour la première fois lors de l’ascension de l’aiguille verte (fevrier 2022), c’était ma première course d’alpinisme en partant de Chamonix et à ce jour (15 juillet), je commence à peine à retrouver l’envie d’aller grimper en altitude. Durant cette course j’ai surtout ressenti de la tristesse.... j’avais l’impression que l’Homme s’était totalement approprié un milieu qui ne lui appartient pas. La mer de glace disparue, la vallée blanche damée par le passage des milliers de touristes ...
La chamoniarde est un organisme de sensibilisation et de prévention des risques en montagne, elle permet une mise en commun des retours sur les conditions afin de renseigner au mieux les alpinistes préparant leur ascension.
Cette journée fut aussi marquée par la rencontre de chercheurs du CREA, le centre de recherche sur les écosystèmes d’altitudes. C’est sur leur temps du midi que 3 jeunes scientifiques ont accepté de nous présenter rapidement leur travail. Cet organisme a été fondé en 1996 afin d’explorer l’impact du changement climatique sur le milieu montagnard. La spécificité des recherches qui y sont menées sont principalement leur aspect participatif. Inclure une population de passionné comme de néophyte dans de tels programmes montre bien des avantages, La quantité de donnée obtenus mais surtout l’interet vis à vis du milieu qui se développe chez les gens, c’est un puissant outil de sensibilisation. Vous pouvez dès maintenant devenir observateurs pour le projet phénoclim ! vous trouverez toutes les infos ici : https://phenoclim.org/ Il y a actuellement 4 protocoles en phase experimental :
- Le suivi des chocard bagués grâce a des photos prises par les randonneurs.
- la phénologie de certaines plantes autour des refuges.
- la localisation d’arbres isolés au dessus des forêt.
- l’observation des grenouilles ainsi que de l’état de maturité des têtards, indicateurs de l’assèchement des sols.
Nos interlocuteurs ont acceptés de nous parler des changements marquants observés. Le changement climatique a un impact incontestable sur les écosystèmes d’altitudes.
En moyenne les espèces remontent de 30m en 10 ans, mais chez les insectes ce serai plutôt le double (60m/10 ans). Les oiseaux ne semble pas chercher à gagner en altitude alors que leur milieu change et leur devient plus hostile.
La saisonnalité est fortement impactée. Alors que jusque ces dernières années il y avait un décalage saisonnier en fonction de l’altitude, le climat tend a s’homogénéiser sur la tranche verticale, mais aussi dans le temps, Nous nous apprêtons a vivre des années avec une seule saison ponctuée d'événements climatiques extrêmes. Toutes les études sont résumées sur le site CREA mont blanc : https://creamontblanc.org/fr/
Je vous encourage fortement a aller lire l’article «la nature déboussollée» pour comprendre les changement climatiques en montagne : https://www.atlasmontblanc.org/survoler/.
En parallèle d’une vidéo récapitulative.
Nous terminons notre visite a Chamonix par l’interview de Jacques, guide chef à la compagnie des guides. Sont travail est de répartir les courses parmis les guides. Il a de nouveaux insisté sur le recul des glaciers mais ne s’inquiète pas de la pérennité du métier. J’écris cela alors qu’en ce 14 Juillet 2022 les autorités encouragent à ne plus fréquenter la voie normale du mont blanc, et que les guides ne proposent plus cet accès. c'était un itinéraire majeur de marche vers le toit de l'Europe et le principal gagne pain de la compagnie. Mais comme nous avons pu le lire dans le livre «une histoire d’adaptation» publié a l’occasion des 200 ans de cette institution, ces derniers sont conscient des problématiques et pensent donc a faire évoluer leur pratique, a s’éloigner des codes, de la performance et du sommet a tout prix.
J’écrirai un article plus détaillé sur cet entretien et la compagnie des guides en elle même
Un rapide passage par la mairie où nous apprenons que les transports en commun sont gratuits dans toute la vallée pour les résidents (camping, airbnb, locations inclus), et a un tarif tout a fait raisonnable pour les visiteurs.
C’est un système qu’il serait judicieux de développer partout ailleurs. Merci de m’avoir lu, sachez que ces post seront améliorés au cours du temps. Je tiens a finir le récit de la traversée avant de m’atteler a l’écriture des articles et la publication des vidéos. Pensez à parler de ce projet autour de vous et à partager le site. Merci !
Comentários